Le risque

Dans nos esprits, ce mot convoque le danger, la possibilité de perdre.

On dit prendre un risque, mais sans en prendre ne perdons-nous pas quelque chose ? Fuir le risque ne serait-ce pas courir à sa perte, nier sa confiance, ne se fier qu’à ses peurs et se soumettre ? Les peurs se nourrissent de croyances, les risques sont des actes de confiance. Ils demandent d’avoir la foi, pas les foies. Pour certaines langues le risque est un don de la providence. Courir un risque est montrer son aplomb face l’inconnu.

On dit «risquer de mourir», alors que mort, on ne risque plus rien. Le premier risque que l’on prend est celui de choisir de naître, de naître pour vivre. Aussi, ne s’agit-il pas plutôt du risque de ne pas vraiment vivre ? La vie et le risque sont des alliés dans la marche du temps. Prendre de vrais risques – pas ceux qui sont inconsidérés -, c’est se considérer, être en paix, en confiance, être pleinement responsable et en charge de ses choix. La loi du vivant interdit de faire intentionnellement courir des risques à d’autres que soi.

La sécurité enferme, protège et assiste, les risques libèrent, immunisent et fortifient. Lorsqu’elle est un choix délibéré, la prise de risque n’est pas synonyme de danger ni de perte, mais d’assurance et de devenir, alors allons entendre ce que ce mot nous fait découvrir de nous-même