La peur

La peur

A l’origine la peur est un réflexe de survie. Elle ne devrait être que viscérale, mais notre mental l’a projetée au-delà de sa fonction première. La peur s’est immiscée dans nos vies autrement et endosse désormais le costume d’autres vertus: protection, sécurité. Elle est un faux ami. Au-delà de l’alerte qui nous rend alerte, elle nous inhibe et nous paralyse. Nous ne sommes pas des hérissons et devant l’effroi nous devrions réagir à chaud et non, nous replier. Augmenter notre vision, notre prisme de lecture plutôt que de focaliser sur la menace à n’en plus devenir que sa cible. La vraie peur nous demande de nous mobiliser, pas de nous immobiliser. 

Au-delà de la peur, le désir. La première fait faire machine arrière, le deuxième passer la marche avant. Le désir est un sésame pour dépasser le point mort et nous faire réaliser que la peur joue avec nos faiblesses. La peur serait-elle devenue avec la complexité de nos doutes le miroir de nos fragilités ? Serait-elle aussi si pernicieuse et experte qu’elle sache toujours appuyer sur le bouton de nos fragilités ?

Entrouvrir notre porte intérieure à la peur c’est faire pénétrer un voleur, un intrus. Comment ne pas laisser la peur s’immiscer dans notre intimité ?Ne pas lui laisser la parole ni prêter l’oreille aux histoires qu’elle raconte … Se méfier de ses hypothèses, de ses « et si » qui sont là pour convaincre…

La peur déteste le calme et le silence, a besoin de l’agitation pour se faire entendre et ne pas avoir à s’interroger sur l’incohérence de son discours. Lorsque la peur prend la parole, on lui donne notre pouvoir, elle nous possède, nous hante. Dépossédés de nous-mêmes, elle devient la manifestation de nos fantômes.

Mais la peur peut aussi être une vertu initiatique. Etre sous sa contrainte, déstabilise, avoir le courage de la dépasser, rend fort. La peur au sens noble du terme est une situation, pas une projection. La peur n’est pas une réalité que l’on voit, que l’on dévisage, elle est une hypothèse qui nous envisage et nous fait perdre la face. Notre image se calque à la sienne, nous prenons peur de nous-mêmes. Lui faire face pour lui dire adieu, alors elle se retranchera derrière ses illusions

Confiance Désobéissance Libre arbitre Oser Souveraineté
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