Frontières

Frontières

Inscrites pour garantir la sécurité des États, gages de l’équilibre économico-politique des peuples, les frontières qui maintiennent un ordre établi par des lois autres que celles de la nature sont arbitraires. 
Délimiter, encadrer, encercler, tracer des lignes, construire parfois même des murs… La frontière ne rassure que celui qui cherche à se protéger, se défendre. Pourtant assurer ses arrières, c’est savoir aller de l’avant, pas aller au front. Les frontières sont des lignes imaginaires pour structurer l’espace de la surface de la Terre, tout comme les minutes ont été inventées pour structurer le temps. L’homme a besoin de repères spatio-temporels pour s’inscrire, trouver sa place, mais les frontières ne sont que des constructions de l’esprit, les oiseaux migrateurs se déplacent sans visas selon les aléas du climat, les graines fécondent le jardin d’à côté sans l’autorisation du voisin. Franchir une frontière c’est aller au-delà de ce qui est autorisé par un juge de ligne. Quel crédit accorde-t-on à cet arbitre si celui-ci n’est pas nous-même, s’il ne s’agit plus de notre libre arbitre. Les frontières imposées que l’on franchit à pied, au-delà desquelles on peut faire ou dire, sont des limites dont le citoyen contraint ne peut s’affranchir, mais que l’homme souverain peut dépasser, se déplaçant par ses pensées le jour, dans ses rêves la nuit. Les frontières physiques sont des bornes de fiefs et de propriétés, mais selon un espace absolu la frontière n’a pas même l’épaisseur d’un trait.
La vraie frontière est la ligne d’équilibre de la Terre qui passe par les pôles, l’axe des pôles, celle de la Terre avec l’espace. Cette inclinaison-là est notre frontière à tous, celle de l’équilibre de notre planète au sein de son système. Une ligne, un axe à défendre, mais surtout à protéger.
Si l’homme pouvait entendre que les lignes de temps sont multiples, il comprendrait alors que l’espace possède d’autres dimensions, bien au-delà des trois enseignées par la matière. Alors la frontière ne serait plus à lire dans les plis d’une carte, mais à la marge du vivant, du vivable, du respirable, de l’acceptable. L’humanité pourrait vivre uniquement dans le cadre des lois du vivant et de ses frontières éthiques. La grande frontière à considérer, l’unique peut-être qui ne devrait jamais être dépassée, est celle qui s’inscrit sur la ligne du respect.
Quelles frontières met-on à sa vie ? À qui sommes-nous prêts à faire face… Quelles bornes sommes-nous dans la mesure de franchir au-delà des limites de nos capacités ? Le dépassement de soi évoque d’autres frontières. Avoir le front d’affronter, c’est repousser les limites de soi-même. Aussi, nous avons fort à faire avec nos territoires intérieurs. De manière paradoxale, l’homme, en franchissant ses propres frontières limitantes, accède à la richesse de son intériorité… de quoi réfléchir à plus grande échelle ! La ligne de vie ne reconnaît comme postes frontières que l’alpha et l’oméga. Élargissons notre vision : Territoire parle de la Terre, bientôt le Marsitoire et le Lunitoire lanceront la bataille vers d’autres frontières

Alignement Équilibre Libre arbitre Souveraineté
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