Elle est l’aspiration qui nourrit le souffle, celle qui dès le début crée l’étincelle, met la lumière dans le cœur pour que vie s’en suive et chemin soit parcouru. La mission se voit confiée, alors que la vocation est le voyage que l’âme s’est donné. Elle est un chant, un rappel de la partition dont on a le désir et le besoin de se faire l’interprète. La réaliser, c’est jouer la musique de son cœur, le meilleur de l’instrument dont on est le soliste. La vocation donne des ailes, induit aisance et légèreté. Elle n’est pas au service, ne s’assouvit pas, seule nourricière d’une petite voix qui en son nom agite le drapeaux de ses valeurs. La vocation est aussi celle que l’on appelle «la grande voie intérieure», elle a besoin qu’on lui ouvre grand les portes, l’accès à l’arche de la cathédrale intime. La vocation converse avec la joie, l’ambition, le désir, la soif et la force. Elle vient de loin, elle était là aux côtés de l’ange avant que l’âme ne choisisse son corps. Muse, bonne fée et marraine, elle accompagne la soif de grandir et de voir l’être se réaliser : inscrire sa réalité, faire entendre sa cause, concrétiser son éclat. La vocation navigue entre les flots du corps et de l’âme, porte-parole de l’essence des tréfonds et des très hauts. Aussi individuelle que particulière, elle a mille visages, autant de visages que d’êtres qu’elle accompagne. Il n’y a pas de vie sans vocation. Pas de petite ni de grande, elle est là, toujours à la hauteur de la réalisation qu’elle accompagne. Sa voie nous est vouée. Elle ne peut échouer, seulement ne pas se voir réalisée, et l’être sentir qu’il est passé à côté de son chemin, celui qu’il s’était secrètement fixé, mais dont il aurait alors finalement seulement rêvé
Très beau texte qui élève certes mais nous invite à demander de l’aide pour, à notre tour, passer du rivage « Missions » à celui de vocation