Intuition

Un fruit intérieur qu’il faut laisser germer pour qu’il s’épanouisse et puisse s’exprimer. Au départ, la graine, la semence est là. Souvent bridée, on ne lui laisse pas, on ne lui donne pas la parole, car elle semble saugrenue, ne pas correspondre à l’instant. Parce qu’elle a toujours un temps d’avance quand l’information arrive au cerveau, on ne lui accorde pas son crédit¹. Redonner à l’intuition sa crédibilité. Pour cela, la laisser faire ses preuves, lui confier les commandes dans les épreuves, la mettre à l’épreuve, lui laisser ses chances. Cela demande une certaine liberté et ouverture. L’intuition, comme un bernard-l’ermite, ne sort pas de sa coquille dans les eaux troubles et le trouble. Il doit y avoir le calme. Elle s’exprime, ou tout au moins, se fait entendre dans le silence des autres voix, dans l’accalmie et la clémence du paysage. Aussi faire le calme dans le trouble de ses pensées, des hypothèses, des jugements, des chemins possibles, car l’intuition sans hésitation va toujours droit au but, comme une flèche atteint le 1000 de la cible. L’impulsion du geste est précise, nette, pure, intègre, alignée. L’intuition est très puissante de par sa nature, mais c’est le terrain² dans lequel elle s’exprime qu’il faut travailler, et cela demande beaucoup d’élagage. Enlever les broussailles³qui brouillent la vue et empêchent le soleil et la pluie de faire leur travail⁴. Le cœur s’ouvre comme une huître et l’intuition en est sa perle révélée. La révélation de l’agir, l’expression du divin individuel, dans sa cohérence et son unité, inébranlable, indivisible, juste et sincère