Autonomie

L’autonomie est un carburant pour le Soi, une énergie pour ne pas risquer l’endormissement au volant de sa propre route. À la fois moyen et objectif, elle demande de ne pas suivre les autoroutes, d’être en veille, de veiller à ses forces et à ses fragilités.

La conduite autonome est tout sauf un mode automatique, permet de négocier ses tournants et ses accélérations, de coller à sa voie. L’autonomie est l’ennemie de la monotonie, un état alerte qui permet de rester alerte. Il ne s’agit pas d’assurer ses arrières, mais d’aller de l’avant.

Elle assure le nécessaire, mais n’autorise pas de se comporter en être suffisant. Gage de force majeure, elle permet de pallier aux cas de force majeure. Comme le planeur, elle sait utiliser les énergies en sa présence, trouver ses alliés pour étendre l’envergure de son champ. Être autonome c’est pouvoir naviguer, non en solitaire, mais au sein des systèmes. Celui qui sait être autonome est en mesure d’utiliser son gouvernail sans gouvernance, d’évoluer sans dépendances. L’autonome ne thésaurise pas, ne théorise pas, est un juste qui ne calcule pas au plus juste.

L’autonomie permet de ne pas être dans l’attente de l’autre, mais dans l’action du Soi. Elle n’est dépendante que de Lui -garant de la confiance -, elle balaye les peurs, laisse les coudées franches et les mains libres pour être dans l’aisance de ses actes. Elle se définit par ses pleins et ses déliés, pas par la sécurité de ses vides ou de ses délits. Serviteur du libre arbitre et de la souveraineté, elle n’établit pas son indépendance et ses lois par défaut, mais en fonction de ses qualités. Elle ne répond pas à des attentes puisqu’elle n’est pas dans l’attente, mais dans l’action. Elle ne se repose jamais et là est son moindre défaut.

L’autonomie est l’instant sans calcul ni prévision, car elle a choisi la liberté et la confiance pour vision. Elle ne croit pas au miroir ni aux alouettes, n’a pas d’état civil et ne voyage qu’en son nom, c’est pour cela qu’elle s’appelle ainsi, qu’elle s’est auto-nommée