L’abondance

L’abondance

De tous temps, sa corne a fait rêver les hommes et a inspiré la mythologie. L’abondance était une promesse, mais avec les siècles, les valeurs d’espérance qu’elle portait se sont transformées en exigence, la fertilité et la prospérité escomptée, en accumulation et thésaurisation immédiate. L’abondance rassure, mais ce n’est pas elle qui assure. Elle ne connaît pas le nécessaire, mais appelle à ne pas confondre l’utile et le futile. L’abondance fut-elle, ou fut-elle seulement futile ?

L’abondance ne parle pas du quotidien, c’est pourquoi elle n’est pas la solution à la peur du manque. Seule la nature aurait le droit d’évoquer l’abondance, car en cela la nature est généreuse. L’abondance n’est pas une fin, mais sauve-t-elle de toutes les faims ? Si au sein d’une société elle peut être une roue de secours, elle ne doit pas en être le moteur. Si l’abondance de nos sous-sols s’épuise, c’est que nous y avons trop puisé, au-delà de nos besoins. L’abondance de la Terre, la Terre, elle seule connaît ses limites

«Abonder» c’est aller dans le sens de quelqu’un ! Alors peut-être s’il s’agit de la fin de l’abondance, comme on nous l’annnonce, ce pourrait être finalement le moment où l’homme cesse enfin d’abonder au système. La corne mythique reprendrait alors le sens de ses promesses initiales, celles de la nature, qui  seule décide d’offrir sa générosité : des récoltes pour tous sans préférence.

Abondance de biens et de moyens, à mauvaise fortune bon cœur, la fin de l’abondance, ou plutôt d’une forme d’abondance, ne veut pas dire la fin de la plénitude. Que l’on se rassure, la nature ne cessera jamais d’être généreuse comme une mère, et si la société a fait de mauvaises racines, la nature garde ses pieds sur terre.

Le mot fortune dans ses racines ne parle pas d’argent mais de chance. Nous n’avons retenu que le «tune». L’abondance de demain, notre chance à tous, sera l’essence de ce que chacun aura semé 

Confiance Discernement Patience
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