L’homme ne serait-il plus sapiens, soit sage et raisonnable, parce qu’il a délaissé ses savoirs sacrés ?

«L’homme a oublié ses pouvoirs sacrés»

L’homme a oublié ses pouvoirs sacrés

Être humain, qu’est-ce que cela implique ?

La nature et l’homme ont tous deux le pouvoir de créer la diversité, de se réinventer, survivre, se reproduire, d’assimiler la lumière, faire surgir le beau, nourrir, embellir, souffrir, respirer, communiquer, de se mettre en société, d’être cohérent en groupe, d’organiser une hiérarchie, de choisir de muter, de migrer, de mourir ou de naître aussi…. mais la tâche de l’homme envers le vivant est autre.

Quelle est-elle ?

Son pouvoir individuel, d’individu, comprendre ce qui n’est pas divisible, son unité, son unicité. Sa capacité à décider seul.

La nature humaine ?

Là est toute la complexité. La complexité de son intelligence, qui passe par plusieurs strates pour penser. Sortir de la cause et de l’effet. L’esprit labyrinthique. L’homme est un animal qui a choisi le labyrinthe. Voilà pourquoi il doit souvent faire marche arrière pour retrouver son chemin. Sachant que le point d’arrivée n’est autre que le point de départ, augmenté de l’expérience.

Alors quelle direction prendre ?

Pas de sens unique, mais un unique sens, celui de l’évolution, pas de la métamorphose, mais de la transfiguration, de l’ascension. L’homme a une aspiration à grandir- un devoir.

L’arbre aussi…

Oui, mais c’est pour capter plus de lumière. Chef de la forêt des hommes, là ne devrait pas être le but de l’homme. L’homme ne doit pas grandir au regard des autres, mais pour lui-même. L’homme souverain 1.

Qu’est-ce que la nature nous apprend ?

Qu’elle fait très bien son travail, qu’elle est cohérente dans sa fonction et que dans son observation on peut déceler les valeurs de la Création.

C’est-à-dire ?

Intégrité, respect du vivant. L’ordre naturel des choses, ne pas aller à contresens des cycles, au-delà de ce pourquoi on existe. L’homme en regardant la nature pourrait comprendre ce qui le concerne et comment s’appuyer sur elle pour accomplir sa tâche. Elle est une alliée, même lorsqu’elle semble violente et injuste. La nature ne sait pas mentir. L’homme s’est voilé la face, ne sait plus regarder ce qui l’entoure. Ce qui pourrait l’aider à comprendre les grandes philosophies de la vie. La nature vous enseigne à trouver votre sagesse. Votre puissance est réelle, mais elle est d’un autre ordre. Vous savez très bien que la foudre, une tempête en mer, un tsunami, un tigre, sont plus forts que vous. Aussi la détermination de votre esprit devrait s’accoupler avec la puissance de la nature. Si l’homme est un sage… il se doit de pointer l’horizon . Si la nature débloque, c’est parce que vous lui inculquez de mauvais schémas. Elle fait comme vous, elle perd le sens de sa marche. C’est à l’homme de montrer l’exemple.

Quel exemple ?

Comment organiser, chérir, préserver, embellir, vénérer le vivant. L’homme est là pour apporter sa sagesse, son expérience du vivant… il gâche tout comme un enfant gâté qui a oublié le sujet de son désir, l’objet de son existence .

Les animaux ont-ils peur de la mort ?

Non et les enfants non plus. Votre conception de la finitude est l’arme de votre perdition. L’homme est infinitude dans son potentiel, seule l’expérience dans sa temporalité est finie.

Quel est le sens de la vie de l’homme sur Terre ?

Au départ, apporter son expérience du sacré, soit consacrer, bénir le vivant. Le vénérer, s’assurer que la biodiversité sur la Terre soit pérenne2 .

Nous assistons à l’inverse ?

Oui, car l’homme a oublié ses pouvoirs sacrés et ne se préoccupe que d’obtenir de sacrés pouvoirs. Il faut faire tourner la roue dans l’autre sens, cela ne veut pas dire revenir en arrière, mais pousser plus avant la vie vers son raffinement, la purification et la complexité de sa structure. L’homme doit faire exister la lumière. L’homme est un officiant. Il est devenu le soldat d’une machine infernale, alors qu’il devait être aux commandes3 d’une création idéale. Aussi, à l’homme de devenir plus Humain, c’est-à-dire digne de son état

  1. Voir l’article Souveraineté
  2. Latins, les mots homo et humus proviennent de la racine indo-européenne ghyom, qui signifiait Terre.
  3. Dans le sens de direction.
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