Émerveillement

Émerveillement

Ouvrir grand ses yeux pour distinguer ce que l’œil ne peut percevoir. Ouvrir la porte qui était restée fermée à double tour, de peur de laisser filer l’innocence. L’émerveillement, une fleur sauvage indomptable et sans âge. Il sait d’une colline faire monts et merveilles, croit en tout et se repose sur son enthousiasme. Son manque de pudeur ne choque que les âmes qui se sont habillées des voiles de leurs peurs. L’émerveillement sautille, prêt à bondir sur ce qui le nourrit, le fait voyager sans frontières ni préjugés. Plus léger que l’extase, plus printanier encore que la saison, il annonce celle des amours, de l’amour de la nature. Dans l’insouciance de la gravité d’une situation, des contraintes d’un cœur soumis, des préjugés d’un futur escompté, du passé déçu, butiner le présent est son affaire. La nature nous conduit vers lui, nous prend par la main, par le cœur, par surprise, pour nous faire découvrir ce qu’elle ne cachera qu’aux regards qui passent leur chemin. L’émerveillement nous demande de prendre le temps de prendre le temps, car en lui se cache un trésor que beaucoup cherchent trop loin de chez eux. Le merveilleux n’est pas un conte ni une légende, mais un pays sous nos yeux, à observer à la loupe sans objet ni objectif. Aussi vaste que l’écarquillement de l’œil, que la bouche béante et l’oreille attentive, pas besoin de réciter les sept merveilles du monde pour le visiter avec notre candeur d’enfant

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