Astre, compas des heures, des jours et des nuits. Réveil qui habille nos yeux de lumière. Manteau céleste qui nous va comme un gant, qui nous guide dans nos pas d’aveugles. Le Soleil est notre Père céleste. On lui doit le respect, certains se prosternent, il n’en demande pas tant, il ne fait que son rôle, celui d’accompagnateur. Compagnon qui nous éclaire. Il se mord la queue comme pour ne pas perdre sa course, et que si nous le perdions de vue nous n’en perdions pas la tête. Cercles, ellipse sans discontinuité d’être, à la hauteur des attentes. Le soleil ne demande jamais l’heure, pour lui le temps n’existe pas, il l’a avalé, c’est son pain quotidien. Il a vu le début des temps, a assisté à la Création, il est à l’origine de nos origines, pour lui c’était hier. Grâce à lui, le ciel se dessine, nous parle. Grâce à lui nous prenons notre dimension, notre ombre nous suit, nous précède. Il nous imprime dans l’immédiateté de l’avant et de l’après, nous laissons notre trace sur les trottoirs et les champs. Ne sommes-nous pas un soleil à cinq rayons : bras, tête et jambes, compas de la terre où nous battons la mesure, Notre mesure. Nous sommes les petits frères et sœurs du soleil, tombés sur la Terre. Tous nés de son énergie, catapultés comme des êtres en devenir dans la stratosphère. Nous écoutons sa mesure, debout, couché, il guide nos gestes. Soleil de notre mémoire, photographe de notre mélancolie, témoin de nos jouissances. Il file, il tisse et nous suivons. Et si un jour il s’éteignait, non éclairés nous ne serions plus. Le soleil nous prend par la main et nous montre l’infinitude. La vie n’est qu’une course, une trace, une ligne dans le rayon des infinitudes. Une note de toute une partition à répétition. Derrière les nuages, le soleil caresse ses moustaches et se pose la question de l’apparition, de la présence, de l’absence. Chef de file, chef de rang du microcosme, de notre macrocosme