L’air de rien, l’air du tout.
Quand il se calcule, il est surface. Non quantifiable, il est l’air de la Terre.
Démesuré, il se nomme le vent.
L’air dont on ne connaît pas le visage a le droit de faire bonne figure, car sans lui la vie ne serait pas. Au fil de notre respiration, acrobate, on se tient suspendu à son filet. L’air approche, puis file et se faufile, on le respire, il nous inspire, nos poumons battent la mesure en métronome. Tandis que l’on reste bouche bée, il ravive la flamme, on le consomme, il nous consume. Qui d’autre que lui peut se vanter d’être matière et pourtant de rester invisible, capable de caresser l’impalpable.
L’air de rien… l’air du tout… lui seul le peut.
Sur ses ailes s’accroche la musique des sphères et se joue la partition du ciel. Les tempos de tous les temps en lui voyagent. Pas plus ici que là-bas, toujours il court, allegro, andante et presto, au diapason d’Éole1. Il a l’air de rien, ne sera jamais démasqué, et ne manque pas d’air… lui au moins
- Éole, maître des vents dans la mythologie grecque.