1412-1431 Héroïne de guerre et inspirée. Brûlée vive à 19 ans.

1412-1431

«Je crois au pouvoir fédérateur des femmes pour l’unité du monde»

Jeanne d’Arc

Quel message pour comprendre le sens de votre vie, l’héroïsme ?

La simplicité. Je n’ai fait que mon devoir. Accomplir la tâche dont j’étais le fidèle serviteur. Je n’ai fait qu’obéir. L’obéissance a été à la fois mon arme et mon armure, car je me savais protégée par mon maître.

Quel maître ?

Je ne saurais le nommer, j’ai obéi à une voix, c’était ma voie. Le sens de mon destin que je n’aurais pu mettre en doute, tant le message était fort. J’avais la liberté de choisir, j’ai choisi. Personne ne m’a contrainte, j’ai simplement rempli mon contrat. Comme un état d’urgence auquel je devais répondre, ma vie avait été assignée au sacrifice. Ne vaut-il pas mieux avoir une raison de vivre, que de vivre sans raisons ? Si cela peut sembler à vos yeux déraisonnable, je n’ai fait qu’obéir à ma raison, à la raison des voix les plus hautes, j’étais portée donc, ma force me venait de là. Peu importe si j’étais une femme, je me sentais plus forte que tous les hommes. Quelque chose de divin, bien sûr. Un destin à accomplir. Et c’est seulement ce que j’ai fait, rien de plus. Je n’ai pas dépassé ni outrepassé les ordres, je suis fière de mon exécution. Oui, les deux1. Jusqu’au bout, jusqu’à la fin de ma vie, tout a été accompli selon l’Ordre, les ordres.

Qu’avez-vous à dire à la France ?

Les serviteurs du pays, de cette magnifique terre, ne sont plus à son service, mais asservis à d’autres causes que la grande cause, qui est de préserver la terre d’origine, le terreau fertile. Il n’y a plus de dévouement à une nation, à un peuple, à une cause. On confond les faits et les causes. Aujourd’hui le grondement est celui des injustices, car le monde ne peut plus évoluer dans l’injustice, les hommes doivent se rassembler pour leur cause commune. L’humanité est en danger. Il ne s’agit plus de territoires à défendre, mais de race humaine à protéger, une même et unique race, les frontières se sont étendues.

Que feriez-vous ?

Je recruterais l’exécutif sur des causes communes : l’éducation, la santé, la protection de la terre. Non plus sur les avancées de chacun.

Une mise à égalité des hommes ?

Le niveau de vie ne veut rien dire, il ne veut pas dire la même vie. De quel niveau parle-t-on ? Du confort du corps ? Qu’en est-il de celui de l’esprit ?

Quel message pour l’humanité ?

J’ai rempli ma tâche, mais je crois en la fidélité des femmes, à leur tâche. Aussi est-il en mon pouvoir de conduire d’autres femmes à mener le combat pour l’unité des terres, des peuples, à rassembler les cultures. Je n’ai pas eu le temps, ni le désir d’une vie de famille, je n’étais pas là pour procréer, mais pour fédérer. Je crois au pouvoir fédérateur des femmes pour l’unité du monde. Mon combat aujourd’hui serait pour l’unité du monde, faire comprendre aux peuples qu’ils sont Un et que les quatre points cardinaux sont leurs vertus, celles qui les unissent. Le rassemblement des peuples… l’envahisseur n’habite pas une île, mais une planète, pas si lointaine. Le courage et la persévérance mêlés à l’intelligence peuvent guider l’homme bien au-delà des capacités qu’il envisage, même si ces notions semblent désuètes. J’ai vécu dans l’urgence de ce que j’avais à accomplir, car je sentais que je n’avais pas le temps. Aujourd’hui, puissiez-vous aussi sentir cette urgence dans les troubles de votre société : les grondements avant-coureurs. Une seule femme ne suffirait plus. Il faut que les femmes se regroupent, créent des réseaux comme un filet d’or pour sauver la terre de ses eaux troubles. Faire la lumière en portant le flambeau des lumières et non plus la lance et l’épée. C’est la lumière en toute chose qui doit être faite : la vérité.

La France aujourd’hui, et demain ?

En ce moment, comme un retour vers le Moyen Âge. Puis ce sera l’orée, mais avant cela, la fin d’un règne, d’autres règnes, avant la nouvelle ère. Des ères d’errances, de troubles, de mises à l’essai, de tâtonnements. Une femme doit faire ses preuves, mais ce sera une épreuve. Ce sont les hommes qui la choisiront, pour la mauvaise raison. Pas le règne de la femme, des femmes, dont je parlais. Celle-là n’est pas une femme dans ce sens. Elle sert, entend elle aussi des voix, mais obéit à des grondements, à des crocs, à l’horreur. Plus tard, à la tête du pays, ce ne sera plus une personne mais des groupes de personnes qui devront s’accorder. Accorder l’unité de la pluralité, pour entrer dans l’ère de la pluralité, le Un pluriel. La neutralité, voilà votre drapeau blanc, celui qui vous sauvera, votre nouvelle royauté, loyauté, un nouveau règne pour entamer la nouvelle ère.

Que souhaitez-vous ajouter ?

Il ne faut pas chevaucher les causes, d’autres causes auront d’autres effets. Vous vivez une sorte de Moyen Âge, cela veut dire que vous êtes entre deux âges, deux règnes, deux paradigmes.

Était-ce la voix de saint Michel que vous entendiez ?

C’est comme cela que je l’ai interprété, mais les ordres du ciel sont multiples, obéissent et résonnent en échos, aussi peu importe.

Un dernier mot…

Laissez-vous guider. L’histoire est une maîtresse femme qui obéit aux commandes de l’univers, elle est fière de ses blasons, de redresser la tête. Le monde sent qu’il doit se reprendre et faire face à son destin, pour ne plus faussement conduire ou lâchement s’asservir, mais servir cette noble tâche qui est l’existence sur cette terre. C’est le sang pur de l’homme qui doit enfin être reconnu, celui du sang de la terre, de ses rivières et de ses flancs. Voilà ce que les femmes ont à porter comme parole

  1. Exécution sur le bûcher aussi.

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