«Augmenté ne veut pas dire évolué»

Quelle est l’essence de la nature ?

La nature obéit à ses propres lois, celles qui lui ont été attribuées et consenties par les forces universelles. Elle entre dans le cadre de la logique et des formules mathématiques sacrées du vivant. La nature est une force motrice qui s’élabore en se créant, se régénère en générant. Ainsi elle se développe à sa mesure et en mesure, avec les éléments extérieurs qui conviennent à la bonne marche du monde. Sa collaboration se fait en toute clairvoyance, c’est-à-dire avec la perception de ce qui l’entoure. La nature est la plus grande des «psychologues», elle comprend intrinsèquement tous les esprits vivants, peut interpréter leurs messages, qu’il s’agisse d’ondes, de climat, de périodes d’intériorisation ou d’expansion. La nature s’adapte et trouve même sa créativité dans sa force d’adaptabilité, là siège son intelligence. Elle ne répond à aucun programme ni plan, elle peut aller en tous sens, et prend des voies inattendues pour les esprits qui ne saisissent pas les messages qu’elle envoie. La nature ne commet pas de faux pas, car elle a confiance, oui confiance, dans le vivant qu’elle sert.

Et l’artificiel ?

Il répond à des besoins créés, imaginés, dans la prospective de buts à satisfaire. La nature se satisfait d’elle-même. L’artificiel peut desservir le vivant en voulant l’imiter. La nature ne peut être imitée, puisqu’elle s’invente à mesure qu’elle existe. L’artificiel n’a pas cette capacité, car il obéit aux objectifs des hommes. Les intentions de l’homme devraient avant tout être en accord avec les lois du vivant.

C’est à dire ?

La logique du vivant est un flux de va et de vient dans la spirale du temps. Pas de courbe ni de croissance linéaire. Il ne s’agit pas de progrès, mais d’expansion. L’expansion n’est pas la conquête, mais la réalisation, c’est-à-dire l’activation, la régénération, l’accomplissement du cycle de la vie. Accepter les cycles, l’avancée et le retour. Le retour n’est pas une régression mais une évolution. L’évolution bien sûr passe par des révolutions pas des résolutions. La révolution d’un astre est le temps qu’il met à parcourir son orbite, la rotation complète autour de son axe.

Comment se reconnecter à la nature ?

L’émerveillement devant la nature conduit à l’intégration affective de ses codes. Tout peut se faire dans l’observation, après vient la connaissance intrinsèque.

Nature et progrès ?

La nature va dans le sens de l’évolution, tel est son progrès, c’est-à-dire le sens de sa route. Augmentation ne veut pas dire évolution. L’homme augmenté n’est pas un homme évolué. Évoluer c’est aller dans le sens de son orbite¹.

Quelle est «l’orbite» de l’homme ?

Faire avancer la conscience, mettre de la conscience sur la Terre dans l’axe vertical de sa colonne, vertèbre après vertèbre. L’homme en voulant se dépasser pour ne pas trépasser quitte son ombre qui est dans la mesure du temps et de l’espace, des paramètres fixés et dans lesquels son corps a été conçu pour évoluer et dont il est l’axe. Défier la mort n’est pas un signe de progrès, enrayer la maladie oui, à condition de ne jamais oublier d’enlever sa racine, sinon elle repousse comme le font les plantes dans la nature.

Et celle de la Terre…

La biodiversité et l’individuation². Le progrès pour la nature, comme pour l’homme, est donc la complexification de sa structure, au sein de la géométrie sacrée. C’est-à-dire la multiplication de l’expression de ses formes et la multiplication des expressions de sa pensée.

L’évolution…

Un homme évolué est un homme conscient de ses paroles, de ses actes, et qui grandit dans son axe selon son orbite. Nature et progrès ne sont pas antinomiques, c’est artificiel et évolution qui le sont. L’évolution propre à l’homme c’est grandir en sagesse et en bonheur dans la joie du vivant