Le rapport de la CIASE lève le voile sur la pédocriminalité.

«L’église, ex cathedra»

L’église, ex cathedra

Que comprendre des scandales qui touchent l’église aujourd’hui, quel impact sur notre société et nos valeurs ?

«Dévoyance», déviée dans l’aveuglement. La lumière de Dieu, éteinte. L’obscurité inacceptable, ténèbres des entrailles. Soumise au bagne d’elle-même, comme enfermée dans les geôles du pouvoir. Un iceberg inversé, le culbuto renversé et qui ne peut se relever. L’église a touché les tréfonds des croyances sur lesquelles elle s’est bien gardée de rester assise. Comme si les secrets enfouis sous le trône ne pouvaient être dévoilés. Mais les cadavres refont toujours surface dans les heures de vérité. Purification, catharsis indispensable, trahison des paroles du fils de Dieu à outrance. L’église ex cathedra est sortie du cadre qui lui avait été fixé, aux hommes de reprendre le pouvoir et de s’autoproclamer fils de Dieu. Les pères de l’église aujourd’hui sont stériles, ils ne peuvent enfanter ni dans leurs actes ni dans leurs idées. Les colonnes du temple tremblent, premier vent d’orage qui annonce le grand nettoyage. La reliance entre les hommes se fera par l’individu, le groupe constitué par lui-même. Les autorités de la peur ont fait leur temps. Quant au péché… les pêcheurs sur le lac de Tibériade étaient les fils de Dieu… c’est dans ce sens qu’il faut le comprendre. Manger le poisson était goûter à Dieu, pas être dans la crainte. L’homme n’est que la victime de lui-même, personne ne doit faire de l’autre sa victime.

Déviance, dévoyance, les croyances tombent. Cela va être difficile de recoller la stature des statues de l’église, car le trône est chancelant, il a trahi ses fondations. L’édifice ne devait pas être érigé ainsi, il n’y a pas de sommet en l’église, ni de tête de l’église. L’église est la demeure de chacun. Chacun est maître de ses lieux, boit en sa source, bénit tant sa sueur que ses larmes et est à même de se baptiser. Les rites sont individuels.

Le clergé est obscur, la tempête gronde en interne, les énergies anciennes s’insurgent. La dérive ne pouvait rester ainsi, car le voile a été levé et c’est le voile tant des illusions que des désillusions qui aujourd’hui a été déchiré. Le temple nouveau qui s’installe est à ciel ouvert, sous la lueur du soleil et de la Lune, plus dans les cryptes, comme si une révélation, un dévoilement ouvrait à chacun la porte de son cœur.

De véritables révélations personnelles et individuelles, la fin des sacerdoces. L’enfer ne sera plus que personnel, s’il est encore, car l’éclairage est prévu pour chacun, quel que soit le paysage sur lequel ouvre sa fenêtre et vers lequel il tend ses bras. L’église n’est plus un temple, le tabernacle a soulevé son couvercle et le cœur battant résonne sur la planète.

Comme si l’énergie divine initiale retrouvait enfin sa veine, le flux de son sang. L’église est une construction des hommes pour conserver leur foi à l’abri, la foi vivante n’est pas dans les temples, mais dans l’expression de l’âme sous toutes ses formes. L’église s’est assise sur le trône de ses acquis, de ses trésors, mais le monde sans cesse en renouvellement a évolué, ces attitudes caduques ne peuvent persister. Le climat a changé, le paysage de la religion en ira de même

À ÉCOUTER, À LIRE

  1. Rapport d'étude de la CIASE sur la pédocriminalité
  2. Des prêtres et des scandales Anne Philibert, éditions du Cerf
  3. Les catholiques atterrés veulent du changement Le Monde,  Société
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Vos commentaires
25.04.2024 | emilie

Merci pour ces éclairages tellement connectés et vivants.
Merci pour ces pensées d’espoir.

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