Les codes et encodages puissants sont l’adage du sacré. Les codes numériques sont aussi peu nutritifs que le pain blanc ou les farines animales. Ceux qui s’en alimentent ne font que du gras. Le numérique veut bétonner, empêcher les artères informationnelles du vivant de circuler, mais la Terre n’est pas faite de cette matière. Le numérique est un plastique. Nous avons fait du plastique un roi, et donné au numérique trop de pouvoir. Au-delà de son utilité, il ne devrait pas envahir nos vies et gagner les cellules du vivant, mais rester un outil, non remplacer ou croire remplacer l’information pure, l’information sacrée, celle qui donne la vie – comme le silex a fait naître le feu, il ne doit pas mettre le feu au poudre. Plus le numérique envahit vos vies, plus il doit être contrebalancé par le vivant, plus les machines sont à l’œuvre, plus la main, l’œil et l’oreille doivent être choyés et valorisés : regarder les couleurs du ciel et de la nature pour y lire les heures et les saisons, observer les battements de notre cœur parce qu’ils guident vertueusement nos choix. Le numérique peut être un somnifère pour nos sens, anesthésier nos capacités et notre nature. L’information numérique ne résume pas notre véritable identité, elle ne dicte pas nos rêves, notre âme ne se nourrit pas d’elle. Contrairement à ce qu’il prétend, le numérique n’est pas éternel et contrairement à ce que nous pensons, notre âme l’est sans doute. Le numérique fonctionne à l’électricité, le vivant se renouvelle à la lumière du soleil. Quelle est l’énergie la plus puissante, la plus ancienne et la plus respectable ? Le système de l’évolution du vivant est le même depuis des millénaires, et ses codes d’accès ne relèveront heureusement jamais des machines que nous créons
L'homme passe en moyenne cinq heures par jour sur son smartphone.