Réflexes et prescience cachés au fond de notre tanière...

«L’instinct est dans le yang, l’intuition dans le yin»

L’instinct est dans le yang, l’intuition dans le yin

L’instinct est aux commandes de la survie. Il est l’attachement du vivant à des réflexes de protection, à d’anciennes mémoires cellulaires parfois nées de blessures. Il est conséquent de tout ce qui a trait à la survie, que celle-ci soit collective, individuelle, inscrite dans le passé ou le présent, ses empreintes résident dans la terre. L’instinct est un mécanisme du vivant, autonome et responsable de la continuité des règnes animal, végétal et humain.

L’intuition à contrario n’est pas un programme installé dans le disque dur de l’organisme. Elle loge dans le cœur, ressemble à une orchidée, une fleur rare qui s’épanouit dans la profondeur de l’être. L’énergie de l’intuition circule par le sentier sacré que l’on est prêt à lui frayer. Si la porte de la voix du cœur est ouverte, elle peut surgir comme le soleil derrière un nuage, vive et spontanée. À l’inverse de l’instinct, il est question d’agir, pas de réagir. L’instinct est brut, inné, l’intuition porte la couronne des lauriers de l’acquis, c’est une étincelle qui s’éclaire de la lueur des expériences dont elle sait tirer les leçons1. L’instinct est dans le yang, l’intuition dans le yin. Deux facettes qui se tournent le dos, mais qui, complémentaires, sont ange gardien et guide de nos existences.

Comment reconnaît-on l’intuition ?

Quand le bouclier de l’instinct a posé ses armes, la subtilité de l’intuition prend le pas. Relève de la garde, pour se mettre aux commandes. L’intuition est muse, philosophe et sage. Elle demande un état sans esprit, n’aime pas les états d’esprit. Elle est une âme sage. On la reconnaît à son pas feutré, à son murmure dans notre oreille. Discrète, étouffée par le tumulte des pensées, des jugements, la délicatesse de sa prise de parole, elle ressemble au tintement quasi imperceptible du triangle au sein d’un orchestre… L’intuition, timidement, se cache dans la jungle des préjugés. Il faut donc partir à sa recherche, mais quand on connaît sa tanière, il suffit de laisser la porte entrouverte et comme Alice dans le terrier, se faire petit, retrouver sa nature d’enfant pour la laisser s’exprimer avec ses mots, que l’on ne comprend pas toujours. Parfois elle semble déraisonnable, mais à postériori la situation lui donne toujours raison. Sa candeur sait tenir tête aux vices de tous les sévices.

Et pour la susciter ?

L’apprivoiser, c’est aussi apprendre à ne pas l’attendre, mais à entendre la complicité et l’urgence de ses clins d’oeil. Elle nous précède, nous ouvre les portes comme un guide. Pour ceux qui ne croient pas aux anges gardiens, mettez-vous en chemin dans les traces de vos intuitions et vous entendrez les grâces du ciel. L’intuition est une épée de lumière, la meilleure des protections pour ceux qui pensent que l’obscurité les entoure2. Elle éclaire dans sa clairvoyance, guide de sa préséance et ressort toujours vainqueur dans le champ des incertitudes. L’intuition est l’intelligence du cœur, le cœur habile, agile, qui a pris le pas sur les diktats de la raison

  1. Intuition ou  In -Tuition, que l’on peut traduire par «éducation intérieure».
  2. Comprendre ceux qui ont des problèmes.

 

Réagir à cet article

Vos commentaires
Il n'y a pas de commentaires pour le moment.
Partager