Quelles sont les vraies valeurs de cette équation à plusieurs inconnues ?

«L’égalité s’attache à la norme, l’équité à la singularité…»

L’égalité s’attache à la norme, l’équité à la singularité…

Que comprendre de ces valeurs ?

Le signe égal s’écrit avec deux barres parallèles qui s’étirent l’une à côté de l’autre et ne pourront jamais se croiser. Un principe même des égalités qui existent côte à côte, se frôlent, mais ne peuvent se rejoindre, donc trouver leur sens commun. Équité en revanche, met en balance, est dans le mouvement et l’équilibre1. Or c’est bien d’équilibre dont il s’agit. Qu’est-ce qui est le plus lourd, se demande-t-on, enfant ? Un kilo de plume ou un kilo de plomb ? Le temps de réfléchir… ceux-ci sont égaux dans la mesure, mais ne sont pas équitables dans leur fondement. À cette équivoque on peut sans doute ajouter le terme de parité qui induit l’idée de pairs, une question d’association, de collaboration et non de comparaison, qui semble plus exacte, juste car elle fait cohabiter des équivalences selon la qualité de leur nature. L’homme regarde l’égalité de manière quantitative alors que l’équité est une valeur qualitative et donc relative. Le plus de l’un n’est pas semblable à celui de l’autre, et peut-être le moins pour l’autre. Au-delà des comptes, est-il raisonnable de calculer, de mettre des mesures à l’infini potentiel de l’homme ? L’égalité est une chair à canon, le territoire de toutes les guerres intestines aussi bien intérieures (personnelles), qu’extérieures (avec les autres). Je dirais même que l’égalité va à l’encontre de la liberté de se choisir alors que l’équité va tendre la main vers la fraternité. D’où les valeurs schizophrènes de la république. Elles sont antinomiques, ne peuvent cohabiter, l’une est une démonstration mathématique à la variable géométrique absurde (les //) tandis que l’autre est une fonction, un vecteur d’échange, un kaléidoscope qui mélange le meilleur de chacun. L’égalité appelle le légal, l’unité des poids et mesures, le mètre étalon, celui qui formate et calibre, engendre l’uniformité de la race : le moule. L’équité en revanche, a ses soubresauts et ses surprises, celles que la nature de chacun a orchestré pour maintenir l’équilibre, l’ordre de la Création dans le respect des particularités et la culture des singularités. L’équité est seule capable de maintenir les plateaux de la balance dans la vérité individuelle. Il n’y a pas d’équité plus ou moins grande, elle est valeur absolue, alors que l’égalité concède, paramètre, arbitre ses valeurs. L’équité s’attache à la singularité et multiplie, l’égalité s’attache à la norme et additionne. Le bilan est facile à faire : 10+10=20 ; 10×10=100… 100+100=200 ; 100X100=10 000. Les valeurs de l’équité sont donc exponentielles et vous n’en avez pas encore pris la mesure. Il serait temps de faire le bilan et de quitter la grille des comptes pour retrouver les champs de tous vos possibles. L’égalité est un droit, l’équité est un devoir, or la balance des justes n’est pas la justice. Est–on égaux devant la naissance et la mort ? Être à l’égal de l’autre, lui arriver à la cheville… L’égalité est un état de fait, une constatation arithmétique. L’équité est une action, une construction éthique. L’idée d’égalité est une utopie qui enferme, l’équité est une valeur de liberté à cultiver pour tracer les chemins du monde en devenir

  1. Lire Équilibre.
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