Dans un désir de sécurité extrême, notre confiance aurait-elle perdu ses ailes ?

«L’une responsabilise, l’autre infantilise»

L’une responsabilise, l’autre infantilise

La confiance, qui est-elle ?

Réciprocité avec soi et les autres, la confiance est une amie de longue date, un moteur, un flux tranquille qui ne cherche pas à protéger, mais à donner de l’allant. Elle est celle à qui on se fie et ouvre son cœur. 

Et la sécurité…

La sécurité à l’inverse protège. Elle nous fait croire à sa vertu éternelle, alors qu’elle ne sécurise que momentanément. Elle est une promesse, une construction, un leurre. La sécurité est une valeur d’avoir et une peur de ne pas être. La sécurité promet de déjouer les peurs : peur de manquer, peur de mourir, peur de ne plus être aimé… Sous couvert de la sécurité, on établit bon nombre de craintes. Mais que sait-on de demain ? La vie n’est pas sécurisable.

Comment les distinguer ?

La confiance rayonne, la sécurité paramètre.
L’une ouvre la marche, l’autre la clôt. 
L’une propose le dialogue, l’autre le limite.
L’une va de l’avant, l’autre met à l’arrêt.
L’une ouvre les portes, l’autre ferme les frontières.
L’une responsabilise, l’autre infantilise. 
L’une se donne le vouloir, l’autre prend le pouvoir.

Mais encore…

La différence de valeur entre sécurité et confiance est plus que structurelle et conjoncturelle, elle est ontologique. La confiance est la parole de l’homme, la sécurité est celle des États, des normes et des structures. La sécurité parle de régulation, d’autorité, de paramètre, de prévision. Aussi la confiance sourit de voir le pouvoir inébranlable et l’importance que la société confère à la sécurité.  «Faire sauter les verrous, déjouer les codes, débrancher les systèmes», et voilà la sécurité mise à mal, inefficace dans sa fonction… La sécurité existe dans ses effets et ses mesures, la confiance persiste pour ses causes et ambitionne l’envergure. La sécurité nous assure sa notoriété, affiche ses certificats et ses garanties. La confiance nous donne l’espoir, mais ne fait pas de fausses promesses. La confiance est une valeur d’être et de devenir. 

Et enfin ?

Si protéger est le parent de la sécurité, accompagner est la marraine de la confiance. La sécurité promet de mettre à l’abri… alors que la confiance est l’abri même

A lire

La confiance en soi Charles Pépin, éditions Allary

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Vos commentaires
20.04.2024 | Emilie Bonamy

Magnifique. J’aime ce jeu et ce dialogue entre une confiance reliée à l’ouverture, à l’avenir, et la sécurité, proche de la rigidité, la fermeture. En coaching nous usons de deux notions proches que nous appelons « permission » qui incite à aller de l’avant, à s faire confiance et « protection » qui pointe les risques et prévient les excès.

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